5octobre 2014 Marc Gino 1 commentaire. Avec ces artefacts nous voici dans la période médiévale, il est d’usage de dater ces objets aux alentours du XIIIe au XVe siècle. Sur la photo certains objets sont fabriqués par moulage et comportent (ou comportaient) des rivets, ce sont des « banquelets ». Les autres objets, (les trois du bas de Voiciquelques objets fabriqués par les poilus dans la tranchée. Retrouvez la fonction des objets numérotés (à quoi servent-ils?) : 1-Faciliter son quotidien / 2-Offrir un cadeau / 3- Se souvenir d'une grande bataille / 4- Afficher son patriotisme / 5- Caricaturer l'ennemi / 6- Se porter-chance / 7-Prier Douille Cendrier porte allumettes Collection particulière en laiton d’obus TAv6. 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID etnWZp8mqBT9pYA1Od5523uNnCHgs8qeAMuz7UO8-S3kFm5CaIGgDQ== Un siècle aujourd’hui … le 4 août 1914 … l’Allemagne envahissait la Belgique ! Art & Artisanat des tranchées – Trench Art & Craft WW1 * 1914-18 Depuis toujours, les militaires ont fabriqué divers objets pour occuper leur convalescence ou les périodes d’inactivité inhérentes à leur vie. Ce travail apparait d’une manière plus significative durant le XIXème siècle et se développera particulièrement lors de la 1ère guerre mondiale. A B C A Canne en malacca et buis – Tête de hussard – ca 1810 B Détail d’une canne de militaire datée 1819. C Canne Art Populaire de militaire – Fin XVIIIème siècle . De petits chefs-d’œuvre nous sont parvenus et parmi ceux-ci, de très beaux objets d’Art Populaire. Mais, dans ce domaine bien particulier, peut-on parler d’Art populaire au même titre que les travaux de pont » des marins 1 ou ceux des bergers ou des herdiers 2 ? Certains le pensent mais je ne suis pas convaincu ! En effet, parmi les soldats, nous retrouvons de très nombreux hommes de métier ou artisans qualifiés. La plupart, vont appliquer les gestes de leur profession d’avant guerre. Dès lors, l’exécution témoigne d’un réel savoir-faire, voire d’une impressionnante maîtrise … ce qui n’enlève rien à la qualité de leurs créations, bien au contraire … mais il ne s’agira, en aucun cas, d’art populaire. 1 Production d’objets divers fabriqués par les marins. 2 Pâtre communal dans le nord-est de la France et en Wallonie. Canne en palissandre incrustée d’argent – Hydravion allemand – Biplan Albatros 1916 Ces incrustations en argent massif sont de très belle qualité. Ce travail est, sans aucun doute, celui d’un homme de métier bien expérimenté … Il ne s’agit donc pas d’un objet art populaire. 1916 – Hydravion Albatros – réf No747 01-Public Domain En effet, les objets qui méritent cette appellation échappent aux règles d’ateliers. L’exécution et la finition peuvent varier sensiblement. Dans certains cas, le travail est fruste, maladroit, naïf …, mais l’inexpérience des auteurs ne les empêche pas d’atteindre régulièrement à la beauté … à la poésie. Comme je l’ai souligné dans un de mes articles consacrés à cet Art, l’une des caractéristiques essentielles de celui-ci, parfois partagée avec les arts premiers, est son ignorance des modes de représentation naturaliste méconnaissance de la perspective, rabattements dans le plan, mépris des proportions ainsi que de nombreux exemples de perspective morale ». Canne monoxyle représentant une grenouille – XIXème siècle. Bel exemple d’Art Populaire avec ses caractéristiques particulières Très jolie canne de herdier » et très bel objet d’Art Populaire avec mépris des proportions ainsi qu’un bel exemple de perspective morale » … le loup est plus grand que le cheval. Le résultat est différent. Le geste du sculpteur est moins précis ; l’interprétation est plus fantaisiste, frôle parfois l’imaginaire et laisse apparaître occasionnellement un trait » de sa culture régionale. L’art populaire existe sans aucun doute dans la production des objets de tranchées mais, certainement, dans une moindre mesure. Définir ce genre n’est pas simple ! … Durant ces deux derniers siècles, les tentatives ont été nombreuses et les avis divergent. Les uns l’apprécient pour sa simplicité, sa naïveté, sa sincérité, pour la force de ses traits rudes et maladroits, son absence de style réel … Les mêmes critères le déprécieront pour d’autres. Les spécialistes et les encyclopédistes laissent subsister de nombreuses questions sans réponse précise. Est-ce l’art du ou d’un peuple ? … Est-ce un art non-savant ? … Est-ce l’art des non-artistes ? … Personnellement, j’apprécie ce travail populaire lorsqu’il présente une quasi-absence de formation artistique. L’aspect mercantile Les objets répétitifs produits en nombre dans un but mercantile ne méritent pas l’appellation Art Populaire ». Les précédents ne manquent pas, comme les objets forêt noire » ou les santons de Provence » qui ont cessé d’être des œuvres d’art pour devenir des productions artisanales, des bibelots touristiques ». C’est un glissement que l’on rencontre également dans les arts premiers, où telle statuaire traditionnelle s’est muée au fil du temps en monnaie d’échange, perdant sa vocation première et aussi, malheureusement, l’essentiel de ses qualités esthétiques … Cet aspect mercantile ne peut être nié … de nombreux documents en attestent. A. Galland-les Blessés au travail-1914 – Library of Congress – USA André Fournier_- Affiche_expo Art pendant la_guerre_- Lausanne_1917 Bibliothèque de documentations internationales contemporaines. Henri Dangon, – Affiche Salon_des_armées » 1916 – Library of Congress – Prints and Photographs Division Washington, 20540 USA Artisanat de tranchées – Poilus au travail _ Guerre de 1914-18 – André Fournier 1916 – Bibliothèque de documentations internationales contemporaines L’hebdomadaire Le Pays de France », parmi d’autres, organise à cette époque un concours du plus bel objet d’artisanat de tranchée intitulé L’art à la guerre » et des expositions-ventes, présentant le travail des soldats, sont organisées dès l’automne 1915. Quoi qu’il en soit, les poilus » vont fabriquer une quantité d’objets dans des matières très diverses trouvées sur place. Le métal et le bois seront les matériaux de prédilection Cuivre et laiton, aluminium, fer, … provenant des projectiles, de l’équipement individuel, … ils utiliseront aussi, tissus, papier, cuir et végétaux, mie de pain, … A B C D Les 4 objets ci dessus proviennent du site – A découvrir. A. Bateau réalisé à partir de pain de guerre souvenir de 1914-1915 pain de la guerre longueur 22cm B. Peigne a poux réalisé en aluminium gravé campagne 1914-1917 C. Statuette en terre cuite représentant un poilu sculptant une canne avec un serpent _ camp de ZEITENLIK 1917 Pennen D. Pot à tabac en aluminium fait au bois La Mine avril 1916 TARCHER B. Presse-papier Paris-Musée de l’Armée – Dist. RMN-Grand Palais – Emile Cambier Ils vont dessiner, peindre, sculpter, graver, incruster, assembler une foule d’objets détournés de leur fonction première … Poilu déssiné par E. Terraire sapeur 275° d’Inf. Cie Hors-rang – © Dessin de poilu sur un support identifié comme étant du papier peint faux marbre » assez courant à l’époque Casque peint – Artisanat de tranchée – Trench art – National World War I Museum – Kansas City, MO – DSC07640 * L’amateur de militatria » ou de telle ou telle période marquée par une guerre sera ravi de collectionner tous les objets issus de cet évènement particulier. Si vous êtes un amateur d’Art Populaire … à vous de faire la part des choses. * Parmi tous ces objets, c’est la canne qui m’intéresse … je ne vous apprends rien. C’est un objet plus personnel que le poilu » va s’efforcer de conserver. Elle est nécessaire au soldat qui doit effectuer de longues marches dans des conditions difficiles. Pire, circuler dans les tranchées boueuses et peu aménagées tient de l’exploit … Il ne s’en sépare donc pas. Conditions déplorables du déplacement des poilus – 1914-18 Sources La fabrication des cannes et bâtons que vous allez découvrir est lente. Comme dans un carnet de voyage, le soldat va y inscrire des détails plus personnels, durant des semaines et des mois, des années matricule, dates commémoratives, feuilles de chêne et glands, la représentation d’une épouse ou d’une fiancée, lieu d’emprisonnement, liste des batailles effectuées, de nombreux symboles lierre, serpent, grenade, trèfle, … Détails de cannes de poilus 14-18 … Certaines en sont couvertes. * Plus rares, d’autres deviennent des reliquaires contenant des parties osseuses récupérées après une intervention chirurgicale os, cheveux, … Canne reliquaire – Le fémur du soldat a servi à la fabrication du pommeau. L’intérieur de la corolle d’où sort la partie osseuse porte les couleurs bleu-blanc-rouge » Le fût est taillé avec des départs de branches sur lesquels un serpent s’agrippe. Canne reliquaire de poilu – Diverses médailles et pièces métalliques travaillées agrémentent la composition Au centre et à travers le fût, une cavité a été pratiquée. dans laquelle une partie osseuse a été fixée. Belgique – WW1 – 1914/18 Une autre variante de canne reliquaire provenant de la région de Mons et datée 1914 * Les cannes de poilus sont nombreuses … Beaucoup se ressemblent mais l’interprétation, la facture, l’originalité, …, serviront de critères à votre choix. Durant cette année commémorative 2014, au fil des jours qui passent, j’additionnerai de nombreux exemples et vous ferai découvrir un large échantillon de cette production. Je m’efforcerai, au fur et à mesure, d’analyser chacune d’entre elles. Revenez donc régulièrement sur cette page pour les découvrir. * Abonnez-vous à la Newsletter » En haut de page … Colonne de droite Newsletter » * Le serpent Très bel exemplaire de canne de poilu – Le serpent est l’un des symboles les plus utilisés en ce domaine. . D’innombrables cannes de ce genre existent dans des factures différentes. Dans ce cas, la sculpture est à très hauts reliefs et de belle qualité. Un joli décrochement de la tête du serpent sert de poignée. Cette canne porte les inscriptions … Souvenir de France – Campagne 1918 » … deux sabres entrecroisés figurent entre Campagne » et 1918 ». Une douille en laiton et une pointe en fer partie de clou ont servi de férule embout Technique sculpture et pyrogravure. Hauteur totale 96 cm. * La grenade Canne de poilu monoxyle avec un pommeau en équerre ayant la forme d’un bras et d’une main brandissant une grenade. Le fût est lisse et ne porte qu’une inscription Verdun 1917 ». Sujet original, simple mais de belle facture un peu naïve. – Technique sculpture – Bois houx ? – Embout inexistant. – Hauteur totale 94 cm. Verdun … l’apocalypse ! 1916 … Verdun fut la plus longue et l’une des batailles les plus dévastatrices de la 1ère Guerre mondiale et de l’histoire de la guerre. Verdun apparaît aussi comme l’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme se soit livré. L’artillerie causera 80 % des pertes. Le rôle des hommes consiste surtout d’y survivre ou d’y mourir dans les pires conditions sur un terrain devenu en enfer. * Laurus nobilis Bois de La Reine 1916 … un autre souvenir de la région de Verdun et celui-ci est de 1916 … la terrible année. Bois de La Reine – 1916 » c’est la seule inscription qui figure sur cette jolie canne monoxyle. Une main tient une branche de laurier … Laurus nobilis … symbole de la victoire … cette canne appartenait sans doute à un des rares rescapés de cette période infernale. Hauteur totale 86 cm Bois sculpté Trace de férule embout manquante. * La main Cette canne est assez particulière … En effet, nous retrouvons le serpent, le chien, une grenouille relativement récurrente, une main. Jusqu’ici, les symboles sont classiques … S’y ajoutent, une femme dénudée et une inscription Souvenir du Poilu » sans aucun apport supplémentaire lié au propriétaire ! L’ensemble est polychromé … ce qui est inhabituel. Parfois, certaines parties le sont mais les rehauts de couleurs sont en général limités à de petits éléments drapeaux, insignes, certaines annotations, … … rien de plus. Bien évidemment, sur le front, le poilu ne disposait pas facilement d’un ensemble de couleurs différentes. Je suis persuadé que cette canne est le travail d’un soldat en convalescence, produite dans le cadre des expositions, salons ou concours et destinée à la vente au profit des Oeuvres de Guerre. — En somme, un souvenir de poilu — Voici quelques détails Technique Bois monoxyle sculpté et polychromé Bois charme ? Embout inexistant Hauteur 93 cm * Le cochon qui pleure Canne de poilu – Forêt de Chapenoux – Lorraine – 1916 Sujet original et peu fréquent pour une canne … un cochon en pleur avec un casque à pointe … 2 larmes s’échappent des yeux Seul le pommeau est travaillé et porte à l’arrière de cette caricature le monogramme ». Le fût lisse est orné d’un phylactère discret renfermant les inscriptions Foret de Champenoux – Lorraine – 1916 ». Cette canne aurait appartenu ? à Léopold Retailleau 1892-1918 Bois dense et lourd non identifié Technique sculpture Férule embout inexistant Hauteur totale 95 cm. * Articles connexes cliquez H WW1 – Bâton de guerre – Arme improvisée – 14-18 * Soldats belges décorant des douilles d’obus. L’artisanat de tranchée, appelé aussi Art du Poilu » ou Art des tranchées » – Trench Art par les anglophones – désigne une activité de création artistique manuelle et un art populaire pratiqué – entre autres – par tout homme, ayant un rapport direct ou indirect avec le conflit armé ou ses conséquences. Ils sont le plus souvent fabriqués lors des attentes dans les tranchées pour meubler le temps. Historique Vases à décor floral Art nouveau, réalisés dans des douilles d’obus. Ces douilles sculptées et gravées sont un exemple typique de l’artisanat de tranchée de la Première Guerre mondiale. Stock de douilles servant de matière première à l’artisanat de tranchée. Poilus décorant des douilles d’obus pendant la guerre de 1914-18. Exposition L’Art pendant la guerre, Lausanne 1917. Contexte Cette activité artisanale populaire est apparue dès la guerre de 1870 et s’est surtout développée dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale, période de son apogée, puis dans les camps de prisonniers de la Seconde Guerre mondiale, pour tromper l’ennui. Elle est similaire à la tradition séculaire des marins qui confectionnent des objets gravés et sculptés en os de baleine et autres matériaux. À partir de l’hiver 1914-1915, cet artisanat va connaître un développement considérable. Les soldats de toutes les puissances combattantes, contraints à l’inaction et à l’immobilité de la guerre de tranchées, disposaient de quantités importantes de métaux, provenant des douilles des munitions tirées sur l’ennemi. La consommation d’obus de 75 mm est démesurée 3,75 millions sont tirés lors du seul mois de mars 1916 dans le secteur de Verdun. Fin 1916, plus de 60 millions d’obus auront été tirés[1]. La loi du 6 mars 2012[2], bien qu'en apportant un progrès dans la neutralisation de certaines munitions, a classé sans discernement toutes les autres munitions, même les douilles d’obus gravées, comme munitions de catégorie A[3]. Une activité variée Certains soldats étaient dans la vie civile des artisans très qualifiés – orfèvres, graveurs, dinandiers, mécaniciens de précision, etc. – ou des paysans faisant preuve d’une grande habileté manuelle dans la fabrication d’objets d’art populaire. Retrouver les gestes de leur métier d’avant la guerre leur permet de garder leur humanité. Ces hommes fabriquent de nombreux objets de la vie courante briquets, couteaux, bagues, boîtes à bijoux, tabatières, cannes, objets de piété, porte-plumes, encriers, etc., ou décoratifs figurines militaires, maquettes d’avions… à partir des matières premières trouvées sur place laiton et cuivre provenant des projectiles douilles de balles, douilles et têtes d’obus, shrapnels et de l’équipement individuel quarts, gamelles, boutons, etc., aluminium fondu servant à la fabrication de bagues, cuir, tissus, pierre et même paille et autres végétaux. Le bois facile à trouver et ne nécessitant qu’un outillage rudimentaire est un matériau de prédilection. Il permet la création de nombreux objets comme des plumiers, des tabatières, des boîtes à bijoux, des jouets, des cadres à photos, des bas-reliefs, etc. Affiche pour Les Blessés au travail - 1914 Une partie de ces objets est réalisée à l’arrière des lignes de combat par des soldats blessés ou mutilés, dans des ateliers aménagés par l’autorité militaire. Des écoles de rééducation et des associations sont créées, comme Les Blessés au travail, qui certifient l’origine des objets vendus. Certains objets ont aussi été réalisés après le conflit par les soldats restés sur les champs de bataille pour le travail de déminage, et par des prisonniers de guerre dans un but lucratif et furent vendus dès 1919 aux touristes visitant les anciens champs de batailles. Ainsi, des fouilles archéologiques récentes ont permis de retrouver les traces d’un dépotoir d’atelier, découvert sur la ZAC Actiparc près d’Arras. La fouille d’une portion de tranchée a mis au jour des dizaines de rebuts de tôle de laiton. Leur étude a permis de retracer une chaîne de production d’étuis de protection de boîtes d’allumettes, mais aussi de coupe-papiers et de boucles de ceinturons. Les inscriptions en allemand gravées sur certaines pièces ont permis d’identifier leurs créateurs, des prisonniers affectés à la réfection de la ligne de chemin de fer Arras-Lens en 1919[4]. Les différents types d’objets fabriqués Ces productions ne témoignent pas seulement de l’habileté manuelle et de l’ingéniosité infinie des hommes ordinaires. Elles sont autant de protestations contre la laideur, contre la bêtise guerrière, contre l’absurdité du sacrifice. » – Jean-Claude Guillebaud, préface à De l’horreur à l’art dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale, de Nicole Durand. 2006. Les douilles gravées et sculptées Le laiton des douilles est repoussé et gravé. Celle de 75 mm est la plus souvent détournée. Elle devient un vase décoré de gravures ou de reliefs en ronde bosse obtenus par martelage, estampage et ciselage, souvent dans un style naïf et Art nouveau. Les soldats y représentent des motifs sentimentaux avec par exemple le prénom de l’être aimé, légers avec des dessins de femmes, patriotiques et militaires avec les noms des batailles vécues, ou plus simplement décorés de motifs végétaux et floraux. Une douille martelée et gravée de roses dans une douille d’obus de 75 mm Une douille martelée et gravée de coquelicots dans une douille d’obus de 75 mm[N 1]. Douilles décorée des noms de Tahure et Hurlus, deux villages de la Marne détruits par les combats et qui ne furent jamais reconstruits artisanat russe, Blighty ! L’Angleterre ![N 2].Une douille martelée et gravée de deux Tommies blessés près des falaisesde Douvres Coupe-papier fabriqué à partir d'une douille d'obus pour la lame et d'une cartouche de fusil Mauser 8 x 57 JS. Bataille de la Somme, 1916. Musée de l'armée Les briquets de poilus et les objets de fumeurs Briquet de tableSouvenir d’Orient Ronaldojof Le briquet de poilu, ou briquet de tranchée, fut l’une des premières fabrication des soldats sur le front. Les allumettes, peu discrètes et moins fiables, furent vite remplacées par le briquet à essence, facile à fabriquer ex nihilo ou bien même en détournant un objet s’y prêtant. Très vite les soldats en permission ramenèrent aux copains » le nécessaire de base une molette et une pierre à briquet ou ferrocérium aisément trouvable chez tous les commerçants. Il s’agissait ensuite de concevoir un petit réservoir pour y placer un morceau de coton imbibé d’essence. Purement utilitaire dans un premier temps – on trouve ainsi des briquets réalisés dans des balles ou des cartouches de fusées éclairantes mais également dans des boîtes de sardines ou des poignées de porte – le briquet de poilu accompagne rapidement la majorité des soldats, quelle que soit leur nationalité. Il peut être en laiton, en cuivre mais aussi en aluminium ou en bois. On réalise alors des pièces de plus en plus soignées, on mélange plusieurs systèmes d’allumage sur un seul briquet – à pierre et à amadou ou à système dit aussi plongeoir – et comme pour le reste de l’artisanat de tranchée, ce ne sont plus seulement des objets usuels que l’on fabrique mais on rivalise désormais d’ingéniosité pour créer de véritables chefs-d’œuvre. De plus, tous les corps de métiers étant rassemblés au front, il est facile pour un soldat peu habile de ses mains de faire réaliser une commande particulière ou une gravure complexe. Le briquet ne reste plus dans la poche, on l’exhibe comme un trophée sur lequel est inscrit le lieu d’un combat ou une date symbolique, une caricature de l’ennemi ou sa bien-aimée laissée au foyer. Certains insèrent même une photo de leurs proches, femme ou enfants. D’autres réalisent des briquets de table qui rappelleront les sombres heures passées au front. Briquet tank Ronaldojof Briquet Ronaldojof Briquet boîte de Ronaldojof >Briquet croix de Ronaldojof PipeMusée de Toul. Dans le même temps, à l’arrière, se développe un marché parallèle. Il est de bon ton de posséder un briquet de soldat et l’on peut trouver dans les commerces mais aussi dans certains catalogues, des briquets industriels constitués d’une base en laiton sur laquelle on vient souder de chaque côté, un médaillon gravé d’une scène ou d’une inscription. Les briquets sont vendus tels quels ou bien en morceaux et l’on choisit alors son médaillon. Que ce soit un briquet dit de poilu » ou de tranchée », ou alors un briquet industriel, il est évident que dans la plupart des cas, très rapidement, ces briquets ne seront plus réalisés sur le front mais soit à l’arrière, pendant les périodes de repos, dans les hôpitaux par des blessés de guerre à des fins de rééducation, dans les camps de prisonniers ou alors après la guerre, en souvenir[5]. Les objets du quotidien Tire boutons. 1914-18. Casque desoldat américain National World War I Museum 1914-18. Gamelles Mess kit »gravées par des soldats National World War I Museum Coquetier. 1914-18. Gamelle Mess kit » gravéeet couverts en aluminiumColl. National World War I Museum Les bagues Bague en aluminium, artisanat de tranchée. Première Guerre mondiale. Conservée au musée de l'Armée Très populaires dans les tranchées, les bagues de formes très variées, sont certainement les objets les plus fabriqués par les poilus[6]. L’outillage fait défaut dans les tranchées, mais c’est sans compter sur l’ingéniosité et l’inventivité des poilus qui utilisent ce qu’ils ont à porter de main. Pour se faire, ils utilisent l’aluminium des fusées d’obus, matière première qui ne manque pas sur le front. L’aluminium est fondu puis placé dans un moule, créé lui-aussi, pour lui donner la forme souhaitée. Enfin avec l’aide d’un couteau affuté, les soldats travaillent la matière, l’arrondisse, la polisse et surtout la décore[7]. La bague chevalière est la plus courante, parce que plus simple à réaliser. Le plateau de la chevalière y reçoit généralement les initiales du soldat ou des motifs le cœur bien-sûr mais aussi des trèfles et des fers à cheval pour porter chance. Beaucoup de ces bagues étaient envoyées à l’arrière aux femmes et copines des soldats[6] […] le père Blaire reprend sa bague commencée. Il a enfilé la rondelle encore informe d’aluminium dans un bout de bois rond et il la frotte avec la lime.[...] Parfois il s’arrête, se redresse, et regarde la petite chose, tendrement, comme si elle le regardait aussi. - Tu comprends, m’a-t-il dit une fois à propos d’une autre bague, il ne s’agit pas de bien ou pas bien. L’important, c’est que je l’aye faite pour ma femme, tu comprends ? Quand j’étais à rien faire, à avoir la cosse, je regardais [sa] photo et alors je m’y mettais tout facilement, à cette sacrée bague. On peut dire que nous l’avons faite ensemble, tu comprends ? »[8] Alors qu’il ne s’agissait au début que d’un simple passe-temps, la production de bijoux prend une ampleur considérable dans les tranchées. Certains, très habiles de leurs mains, parviennent à vendre certaines de leurs créations à leurs camarades moyennant quelques litres de vins mais aussi aux civils, très friands de cet artisanat[9],[10] Je ne vous avais pas dit que j'étais bijoutier. Je me suis associé avec un vieux territorial du midi et nous faisons des bagues avec l'aluminium des boches. La maison fait des affaires. Depuis que nous sommes remontés des tranchées nous avons fait huit francs de recettes. Le vieux fait le plus gros, moi je les finis. J'en ai envoyé deux à Marthe […]. » 2 juillet 1915[11] L’engouement des bijoux artisanaux est tel que des ateliers dédiés sont créés dans les campements en seconde ligne, les mutilés de guerre dans les centres de rééducations en produisent eux-aussi et certains bijoutiers civils conscients du potentiel et du profit à faire, fabriquent de fausses bagues de tranchées[9]. Les articles d’écriture Plume et encrier, Fort de Lavau. Manche cartouche, lame laiton laminé d’une douille. CartoucheLame gravée Campagnes de 1914-15-16 ». Éléments de munitions cuivre rouge et balles. Éléments de munitions cuivre rouge. Éléments de munitions laiton. Éléments de munitions laiton. Les jouets Les objets de piété Chandeliers d’autel, douilles d’obus et balles. Les souvenirs fabriqués industriellement après la guerre »En souvenir des héros de Verdun ».Cendrier fabriqué industriellement et vendu comme souvenir à Verdun après la Première Guerre mondiale. Cadeaux, troc ou apport de ressources complémentaires 1916. Henri Dangon, affichepour le Salon des armées. Sur le front, ces objets sont souvent troqués contre des cigarettes ou de la nourriture et sont offerts comme souvenirs à la famille et aux amis restés au pays. Chaque foyer de soldat en possède. Des collections d’objets du front se développent. L’hebdomadaire Le Pays de France organise à cette époque un concours du plus bel objet d’artisanat de tranchée intitulé L’art à la guerre et des expositions-ventes présentant les œuvres des soldats sont organisées dès l’automne 1915. Notes et références Notes ↑ Le coquelicot est associé au souvenir des soldats du Commonwealth tombés lors de la Première Guerre mondiale, tout comme le bleuet en France. Cette allégorie du coquelicot a pour origine un poème écrit au printemps 1915 par le lieutenant-colonel John McCrae, médecin du Corps de santé royal canadien, qui fut témoin de la terrible seconde bataille d’Ypres qui s’intitule In Flanders Fields Au champ d'honneur. Les coquelicots fleurissaient en nombre sur les champs de bataille de la Somme et des Flandres. Leur couleur rouge est devenue le symbole du sang versé. ↑ Les Britanniques, les Canadiens et d’autres soldats du Commonwealth appelaient l’Angleterre Blighty » bonne blessure, terme qui désignait également une blessure qui n’était pas mortelle. Blighty » signifiait donc à la fois la patrie » ou le pays » et, pour les soldats en campagne, était une référence d’humour noir à des blessures non mortelles qui leur permettraient de passer du temps loin du front. Le mot lui-même est une version anglicisée du mot hindi pour pays natal » adopté par les troupes britanniques en Inde au XIXe siècle. Références ↑ Chronologie de la Grande Guerre, 1914-1918 », sur le site de l’Assemblée nationale ↑ Loi no 2012-304 du 06/03/12 relative à l'établissement d'un contrôle des armes moderne, simplifié et préventif ↑ Danger collectionner les "douilles" ↑ Yves Desfossés, Alain Jacques et Gilles Prilaux, Archéologie de la Grande Guerre en Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais », sur le site du Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918 consulté le 1er octobre 2012 ↑ Ronaldojof, Artisanat de tranchée et briquets de poilu de la guerre 14-18 », octobre 2012 consulté le 30 mai 2014 ↑ a et b Les bagues de tranchées », sur On ne passe pas consulté le 13 avril 2022 ↑ Bague de Poilu expression de l’art de tranchée », sur La France pittoresque consulté le 13 avril 2022 ↑ Henri BARBUSSE, Le feu, journal d’une escouade, Paris, Editions Gallimard, 31 octobre 2013, 512 p. ISBN 9782070454648 ↑ a et b Claire Le Thomas, L'artisanat de tranchées », sur Histoire par l'image, novembre 2018 consulté le 13 avril 2022 ↑ Mathilde BENOISTEL et Laetitia DESSERRIERES, La guerre des tranchées, Editions Ouest-France, 2014, 127 p. ISBN 978-2-7373-6274-3, page 82 ↑ Le repos du poilus », sur Histoire en question consulté le 13 avril 2022 Bibliographie Mathilde Benoistel et Laeticia Desserrières, La guerre des tranchées, Rennes/Paris, Ouest-France, 2014, 127 p. ISBN 978-2-7373-6274-3 Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker, 14-18, retrouver la guerre, Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque des histoires », 2000, 272 p. ISBN 978-2-07-075284-3 Annette Becker, Graffiti et sculptures de soldats, traces de la culture de guerre », in 14 /18 Aujourd’hui-Today-Heute, no 2, 1998, p. 116-127 Dossier L’archéologie et la Grande Guerre ». ISBN 2-911606-21-3 Yves Desfossés, Alain Jacques et Gilles Prilaux, L’archéologie de la Grande Guerre, Rennes/Paris, Ouest-France / Inrap, mai 2008, 127 p. ISBN 978-2-7373-4568-5, BNF 41275673 Nicole Durand, De l’horreur à l’art dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale, Paris, Seuil / Ministère de la Défense, 2006, 160 p. ISBN 978-2-286-02880-0 Pierre Vallaud et Eric Deroo choix iconographique, 14-18, la première Guerre mondiale, Paris, Fayard, 2004, 301 p., 2 vol. ISBN 978-2-213-62038-1 et 978-2-213-62338-2 Patrice Warin photogr. Sandra Gosselin, Artisanat de tranchée de la grande guerre, Louviers, Ysec, 2005, 253 p. ISBN 978-2-84673-061-7 Bertrand Tillier, Déjouer la guerre ? une histoire de l'art des tranchées 1914-1918, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, coll. Cultures visuelles », 2019, 335 p. ISBN 979-10-344-0013-3, BNF 45673673 Voir aussi Articles connexes Première Guerre mondiale Poilu Guerre de tranchées Le canon de 75 mm pendant la Première guerre mondiale Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux Art nouveau Mutilation de morts de guerre japonais par des Américains Liens externes Archéologie de la Grande Guerre > Artisanat de tranchée site officiel du ministère de la culture et de la communication Claire Le Thomas, L'artisanat de tranchée », sur le site de la Réunion des Musées Nationaux. Patrick Gabellari, Souvenirs de la grande guerre ». en Jane A. Kimball, Trench Art of the Great War And Related Souvenirs ». en James Gordon-Cumming, The UK Trench Art Site ». en Steven Booth, Trench Art of World War I » Dans leur dernier livre, l’historien local Thierry Hardier et Jean-François Jagielski montrent la diversité des occupations des poilus dans les tranchées. Publié 30 Juillet 2014 à 20h27 Temps de lecture 2 min Le dernier livre sur la Première Guerre mondiale coécrit par Thierry Hardier, docteur en histoire, et Jean-François Jagielski, tous deux enseignants et spécialistes de la Première Guerre, ne traite que des moments de temps libre des soldats. L’ouvrage Oublier l’apocalypse ? a nécessité des années de recherche en Picardie. Les témoignages proviennent de documents publiés ou non, de lettres et de carnets de route de poilus, de récits. Nous nous sommes réparti l’écriture des chapitres en fonction de nos centres d’intérêt », précise Thierry Hardier. Gérer le temps libre des soldats, c’est les aider à tenir » Les auteurs commencent rapidement par rappeler que ni l’État-major, ni les soldats n’étaient préparés à un long conflit la guerre devait être de courte durée. Au fur et à mesure que le conflit s’enlise, la question du temps libre à accorder aux troupes en campagne s’impose. Gérer le temps libre des soldats c’est les aider à tenir dans la durée, à combattre l’ennui et une forme de dépression que les soldats nomment le cafard », souligne l’auteur. L’occupation des moments d’accalmie commence notamment par la fabrication d’objets utilitaires l’artisanat de tranchée a rapidement pris de l’essor pour fabriquer des briquets, des braseros, des récipients et des objets pour remplacer le matériel perdu. Au retour d’une offensive, il arrivait que des soldats perdent des objets indispensables. Ils les fabriquaient avec du matériel de récupération », poursuit Thierry Hardier. Du matériel d’abord trouvé dans les maisons abandonnées puis sur le champ de bataille en récupérant des douilles. L’artisanat de tranchée a surtout concerné les soldats de la deuxième ligne et du cantonnement car il nécessitait de l’outillage , ajoute l’historien. Le temps libre est aussi occupé à écrire du courrier, des journaux, à lire, à jouer à des jeux de société. » Si la troupe jouait surtout à la manille et aux dames, les officiers aimaient le bridge, le poker, le tarot et les échecs. Apprivoiser des animaux, braconner, mais également pratiquer un sport, la danse, le chant, la musique, faisaient partie des loisirs des poilus. Avec des conséquences sociales Cet immense brassage d’hommes a sans doute permis aux combattants ruraux de découvrir des loisirs réservés aux seuls citadins comme le théâtre, le cinéma ou les pratiques sportives venues d’outre-Manche », conclut Thierry Hardier. Oublier l’apocalypse, loisirs et distractions des combattants pendant la Grande Guerre, Éditions Imago, 440 pages. En vente à la librairie Gerboux-Dallongeville et à l’office de tourisme. 24 €. Poursuivez votre lecture sur ces sujets Littérature Avec l'aide d'amis qui partagent sa passion, le Cognaçais Albert Robin à droite propose son étonnante collection au centre culturel de CL Par Jean-Yves DELAGE, publié le 6 novembre 2012 à 4h00, modifié à8h05. Durant la Première Guerre mondiale, les Poilus des tranchées ont créé des objets. Albert Robin en expose à Baignes à partir de jeudi et jusqu'au 13 novembre. I ls sont émouvants, ces objets fabriqués par les soldats de la Grande Guerre, les célèbres Poilus» , constate Albert Robin, membre de l'association Art culture collection conservation du patrimoine». Ce retraité d'une usine verrière du Cognaçais habitant à Châteaubernard expose à partir de ce jeudi et jusqu'au 13 novembre à L'Espinoa de Baignes sa surprenante collection de plus de objets, documents, photos sur l'artisanat des tranchées et la vie quotidienne des Poilus voilà bientôt un siècle. Le vernissage est prévu demain à 18h Il y a plus de 40 ans, j'avais commencé une simple collection de briquets à essence, confie Albert Robin, dont ceux des Poilus. Un jour lors d'une expo, j'ai placé parmi mes briquets un obus de la Grande Guerre, puis deux, et c'était parti!»Depuis, le passionné a complété sa collection tout en essayant de faire parler les étonnants objets qu'il peut dénicher lors de brocantes ou dans des greniers. C'est le laiton, ce mélange de cuivre et de zinc, matière première inépuisable fournie en bonne partie par les douilles d'obus de 75 mm, qui a été le plus utilisé par les soldats. Il peut se marteler, s'aplatir, être mis facilement en forme» explique Albert Robin. Ainsi ont vu le jour de nombreux objets de la vie courante couteaux, bagues, tabatières, porte-plume, encriers, coupe-papier et bien sûr le briquet de tranchée qui accompagne la majorité des soldats.Le rôle des femmes durant la guerre» en conférence samediAlbert Robin devient vite intarissable sur cet artisanat qui apparaît à l'arrière, pendant les temps de repos. Certains soldats étaient des artisans qualifiés dans la vie civile - orfèvres, graveurs -, mais ceux issus du monde rural ont aussi fait preuve d'habileté. Une activité manuelle qui a contribué en même temps à leur redonner un peu le moral.»À côté de cet artisanat, Albert Robin expose aussi des revues, du courrier et des tenues militaires fournies par un autre ami collectionneur, Jean-Claude Papot.Nous avons déjà participé au salon des collectionneurs de Baignes organisé par le comité d'animation. C'est son vice-président, Jean-Paul Belly, qui nous invite et nous avons de quoi proposer une belle expo à L'Espinoa, un lieu qui nous a séduits» , confient-ils. Pendant ladite exposition, Jean-Claude Ribot, autre retraité passionné, donnera une conférence gratuite sur Le rôle des femmes pendant la guerre de 14-18» , ce samedi à 15h30, toujours à L' à L'Espinoa de Baignes du 8 au 13 novembre de 10h à 12h et de 14h à 19h. Entrée libre. Vernissage demain mercredi à 18h.

objets fabriqués par les poilus dans les tranchées